Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

Quai de la Rapée - le 1er novembre 2009, Paris

Au milieu du premier semestre à l'école de photographie SPEOS, Olivier réalisa, en exercice scolaire, plusieurs séries de photographies de la Grande Bibliothèque. Le sujet était imposé.

Il est arrivé le matin de ce premier novembre avec un temps très gris. Arrivé à proximité de la Grande Bibliothèque - en fait il était sur le quai d'Austerlitz, juste après la Cité de la Mode et du Design, là le bord de Seine était encore accessible - il a fixé son appareil sur un pied, a cadré vers le quai et le port de la Rapée et a commencé à photographier en variant la sensibilité, les ouvertures et le temps d'exposition. Il prit ainsi, avec un cadrage unique, 12 photographies. Il s'agit ici de la troisième.

L'image est centrée sur un ensemble de bâtiments modernes en harmonies de gris en bordure de la rue Villiot que l'on distingue un peu à droite. Des arbres assez jeunes, en alignement, commencent à prendre leur couleur d'automne. Devant le quai, deux bateaux sont amarrés. On distingue le nom de celui de gauche : VIP Paris. Au premier plan, la Seine, très sombre, reflète un peu les arbres du quai. À droite, apparaît un bout de barrière rouillée. Les deux cheminées des bâtiments à gauche de l'image sont un peu prises dans la brume qui rend le ciel uniforme d'un gris-bleu clair.

Cette photographie est un exercice dont on perçoit que la finalité est la maîtrise de l'appareil. Mais elle est déjà caractéristique des paysages d'Olivier : l'importance du ciel, l'importance et l'insignifiance du premier plan, la quasi monochromie... L'étrangeté introduite par la barrière est aussi un des éléments qu'il va souvent introduire dans son travail. Enfin l'atmosphère un peu triste d'un début d'hivers se retrouve aussi dans beaucoup d'images qu'ils a produites.

Toutes les images de ce jour ont été examinées (les métadonnées ont été remplies) et quelques unes ont été notées, quatre en tout sur la centaine prise. Cette photographie a eu une note moyenne mais c'est la meilleure avec une autre de tout la série. J'en ai choisi une deuxième que je voulais en relation avec l'image de la semaine, mais elle n'a pas été notée. La voici.

 

Olivier est au même endroit, mais il a tourné un peu l'appareil pour que le cadrage embrasse plus l'aval et l'on peut ainsi distinguer un bout du pont Charles de Gaule. La place du ciel et de l'eau est encore plus importante que dans l'image de la semaine. Il a répété le même exercice de variation d'exposition et de diaphragme dans cette nouvelle position.

J'ai aimé ces images, qui ne font rien découvrir à un parisien. D'abord pour la tristesse qu'elles éveillent en évoquant une part de notre vie : nous aimions les quais de Seine, où nous sortions de notre petit appartement pour pique-niquer, nous aimions, le temps d'hiver s'étant abattu, nous y promener. Pour moi, en plus, j'étais venu souvent dans cette endroit pour mon travail au Conservatoire du littoral (il avait son siège dans ce qui est devenu la Cité de la Mode - de la conservation du littoral à la mode : tout un programme !). Le gris parisien est aussi un profond souvenir, en particulier le gris des jours qui ont suivi son décès.

Aucune de ces images ne pourrait figurer dans un catalogue, s'agissant d'un travail scolaire.

Image du 14 mars 2022 - semaine 11 de 2022.

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