Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

L'homme aux auto-tamponneuses - le 20 novembre 2010, Doğubayazıt, Kurdistan de Turquie

En novembre 2010, Olivier partit pour l'extrême Est de la Turquie et passa toute la fin de son séjour à Doğubayazıt.

Ce 20 novembre, l'avant-dernière journée de son séjour, il partit le matin faire un tour dans un quartier en construction et rénovation. Au retour à son hôtel, il passa par une fête foraine. Il s'arrêta dans un manège d'auto-tamponneuses. Il prit en photographie le gérant et les personnes qui s'y amusaient.

Le jeune homme est centré dans l'image. Il se tient droit, une main dans la poche de son pantalon blanc. Il porte un pull brun foncé à l'encolure large, bordée de noir et de rayures blanches et noires. Il regarde Oliver en lui souriant. Le sol est fait de grands panneaux rectangulaires bruns, comme un pavage. À l'arrière, il est clos par des barrières métalliques colorées - rouges, vertes, noires - qui soutiennent une bâche orange. Tout est abrité par un auvent en acier noir couvert d'une bâche rouge, et supportant un treillis métallique. Un mur en béton blanc inondé de soleil ferme la scène.

Ce portrait où le sujet est mis en situation, diffère un peu des portraits de ce type qu'Olivier avait l'habitude de réaliser. D'abord, il n'y a pas de décentrement, si fréquent chez lui. Ensuite, l'image est très contrastée, ce qu'il essayait souvent d'éviter. Ce qui est en revanche beaucoup plus marqué est la difficulté d'interprétation du lieu, le caractère étrange dans la mesure où il est quasiment impossible de reconnaître le type d'endroit où la photographie a été prise. Et cela rend la prise belle, car il n'y a de réel que l'homme au centre de l'image. Cette difficulté à situer la scène rejaillit sur le sujet, le met en valeur. Olivier a aussi souvent joué sur les ambiguïtés, les confusions possibles. Cette photographie en fait partie. Enfin, il y a comme toujours l'empathie qu'il éprouve pour ses modèles, et qui la lui rendent.

Elle a été prise dans des conditions difficiles : on est presque à midi, avec un soleil éclatant. L'homme au centre est éclairé en partie par la transparence de la bâche rouge du toit. Les couleurs sont donc altérées, ce qui donne ce teint rougeâtre au visage. Mais surtout, le mur au fond, blanc, reflète intensément la lumière, induisant un contraste très important, difficile à maîtriser. J'ai corrigé un peu l'image : le visage et le corps de l'homme étaient trop sombres. J'ai donc un peu augmenté l'exposition pour cette partie, sans toucher au reste qui me semble « juste ». Olivier faisait aussi ces corrections car il n'aimait pas la technique des trois images prises en même temps à exposition différente. Il l'a peu fait par ailleurs, car il a peu exposé ses œuvres.

Olivier a pris a pris toute une série d'images de la fête foraine. Cet homme apparaît dans sept. Voici la première.

L'homme est en train de préparer une auto-tamponneuse pour deux jeunes garçons. Il regarde Olivier, même si à cette distance on ne peut distinguer clairement les traits de son visage. Cette image est suivie de plusieurs sur le bonheur éprouvé par les deux gamins à la conduite de leur véhicule.

C'est la dernière image où l'homme des auto-tamponneuses apparaît. Ici le sujet est plutôt le papa avec ses deux enfants en train de conduire son véhicule. Mais si l'on observe bien l'homme au manège, ce dernier est en train de regarder Olivier. Le jeu de regards s'est poursuivi durant toute la présence d'Olivier à cet endroit.

Sur toute la série, seules trois photographies ont été notées par Olivier dont l'image de la semaine qui a reçu une bonne note

Olivier aimait beaucoup les fêtes foraines, les vogues dans le nord, la fête du jardin des Tuileries où nous ne manquions jamais de passer au retour de nos pique-niques du bord de Seine, ou tout simplement la fête de l'Huma que nous avions ritualisée pour ses trois jours chaque année. Depuis sa disparition, je n'arrive plus à retourner dans aucune fête. Mais ce genre de divertissement, trop rustre ou trop populaire pour les petits bourgeois de la capitale, me semble aussi avoir très largement décliné. 

Ces images pourraient figurer dans un catalogue spécifique sur la ville de Doğubayazıt, ou sur les fêtes qu'il a photographiées quand l'occasion s'est présentée. 

Image du 12 juin 2023 - semaine 24 de 2023.

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