Chaque semaine, une image parmi les 55 000 prises par Olivier Prévôt a été publiée sur ce site afin d'illustrer la diversité de ses intérêts, des personnes qu'il a rencontrées et des lieux qu'il a parcourus.

Camion dans la montagne - le 21 octobre 2010, environs d'Ağrı, Kurdistan de Turquie

Début octobre 2010, Olivier décida de retourner en Turquie, particulièrement dans le Kurdistan turc. Il passa d'abord par Erzurum puis termina ce séjour assez long à Ağrı, ville qu'il connaissait bien.

Ce 21 octobre, Olivier partit revoir le marché aux bestiaux d'Ağrı de bon matin puis ressortit en début d'après-midi pour le chantier de barrage dans les environs. Le temps s'était dégradé et le soleil avait été voilé progressivement par des nébulosités blanchâtres. Il parcouru d'abord un village dont une partie des maisons ont été reconstruites en dehors de l'aire du nouveau lac en formation. Il s'en retournait à la ville en passant par le chantier alors que le jour déclinait, il aperçut un camion dans la montagne et le photographia. 

L'image est partagée en deux : le ciel très nuageux et sombre dans la partie supérieure, les cailloux et rochers où s'est installée une maigre végétation herbacée, tout aussi sombre dans la partie inférieure. Au tiers à gauche, un camion de couleur blanche se détache sur ce fond presque noir. On ne le distingue pas bien, tant il est loin du photographe : on devine seulement qu'il s'agit d'un camion toupie transportant du béton ou venant de le livrer. La ligne tracée par la route que suit le camion malaxeur est à peine visible et marque une pente vers la droite. Un léger thalweg sec s'amorce au premier plan et forme comme un coté d'un triangle avec la route, l'ensemble d'étant quasiment pas discernable. À l'arrière plan, à droite, une montagne dénudée se détache sur le ciel sombre. Pas un arbre n'est visible, les herbes éparses formant la seule végétation.

Ce paysage s'inscrit dans toute une série de photographies où Olivier a cherché à isoler son sujet par des techniques de prise de vue et rendre sensibles ses thèmes de prédilection. D'abord par le cadrage, outre le décentrement coutumier de son travail, il réduit tout le contenu de l'image aux seuls ciel, cailloux et camion. Il aurait pu procéder autrement : ici la photographie est prise avec son objectif de prédilection, le 50 mm de focale, mais il avait toujours avec lui le grand angle de 24 mm et le petit téléobjectif de 135 mm, il aurait donc pu éventuellement utiliser ce dernier pour agrandir le camion ou au contraire utiliser le grand angle pour accorder une plus grande place à ce paysage montagneux, mais il a toujours préféré obtenir un rendu proche de la vision naturelle. L'image obtenue ressemble à ce que l'on verrait si l'on était à la place du photographe. Ensuite, l'une des caractéristiques les plus fréquentes de ses images de paysage, est la palette chromatique réduite : ici elle l'est presque à l'extrême, avec une tonalité grise et sombre à la fois du ciel et du sol. Par ailleurs, se retrouve son thème préféré : l'emprise humaine sur la nature. Le symbole d'un camion d'un camion transporteur de béton au milieu d'un paysage quasi désertique, est ici explicite. Enfin, comme presque toujours, cette image reste mystérieuses, sans aucune indication du lieu, du moment, du contexte : un camion, pas bien reconnaissable, dans la montagne, avec une atmosphère assez pensante de tristesse conférée par ce ciel menaçant et cette terre noire.

Cette image est la dernière prise de la journée, avec deux uniquement de cet endroit. Il avait photographié ce camion quelques secondes auparavant : voici ce que cela avait donné.

Le camion est au centre de l'image. Le ciel est ici plus uniforme, ainsi que le sol rocheux, la ligne d'horizon plus plate, avec la montagne de l'arrière plan ne figurant que très partiellement à droite. En centrant le camion dans l'image, Olivier a d'une certaine manière réduit le questionnement que doit susciter toute photographie : ici le sujet est explicite, alors que dans l'image de la semaine, la présence du camion pourrait paraître fortuite. 

Olivier a moins bien notée cette image que la suivante qui corrige le cadrage.

Cette journée a été relativement productive en photographies (environ deux cents). J'ai déjà publié deux portraits de ce jour : un portrait le 13 octobre 2020 d'un berger et un autre portrait de berger le 27 novembre 2023. Une autre image, d'un endroit très proche, très semblable mais thématiquement différente, celle d'un cheval seul dans la montagne, avait été publiée le 2 janvier 2023.

Cette photographie pourrait figurer sur un catalogue des chantiers de barrage en Turquie.

Image du 4 décembre 2023 - semaine 49 de 2023.

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